L’Œdipe : Freud, Lacan, et aujourd’hui ?

Qu’a en vue Freud en cristallisant sur le mythe sophocléen la structuration du petit d’homme ? Que le complexe d’Œdipe soit un mythe comme la pulsion, l’inconscient et autres notions que le père de la psychanalyse utilise pour rendre compte de son observation clinique, ne s’ensuit pas que cela soit une entité fictive : quelque chose de ce qui se manifeste dans la manière d’être de chacun y est là précisé.

Lacan reprend et explicite au fil de son enseignement cette structuration, en soulignant en un premier temps les agents de son opération, puis en un second les issues qui, pour certaines, en assurent le déclin (c’est le mot de Freud, Untergang) : l’enjeu phallique n’est alors pour chacun plus de saison si ce n’est dans des occasions où il faut y consentir en usant de semblants pour qu’un rapport érotique s’établisse.

D’une certaine manière, Freud puis Lacan, en démontrant l’absence de complémentarité entre les hommes et les femmes, c’est-à-dire le caractère bricolé de leur rencontre, déplacent les lignes d’une morale des mœurs vers une éthique du désir.

Toutefois, et étonnamment, tant chez Freud que chez Lacan, le ressort de cette structuration n’en est pas moins le langage : que les enjeux de la présence ou de l’absence de pénis – car c’est de ça dont il est question – ne se comprennent qu’à travers la valeur dont bénéficie cet organe érectile en posture turgescente dans le discours de l’Autre et donc le signifiant qui est chargé d’en assurer la représentation.

Or le langage, pour Freud comme pour Lacan, ne saurait se réduire au seul logos apophantikos, au seul langage descriptif, comme il est souvent convenu de l’égaler ; l’un et l’autre se sont dégagés très vite de cette conception restrictive. Il suffit de lire la Psychopathologie de la vie quotidienne ou le Mot d’esprit du premier ou de saisir le concept de demande de l’Autre du second pour prendre la mesure de leur compréhension du pouvoir performatif du langage.

Bref, il y a complexe d’Œdipe parce qu’il y a des effets de langage : si la petite fille s’imagine frustrée de l’organe érectile pénien (en en prêtant la responsabilité à sa mère) et si le petit garçon s’imagine qu’il pourrait éventuellement être privé du sien (par son père), c’est que le signifiant qui accueille la valeur de cet organe dans le langage, la prend, cette valeur, dans le discours maternel ou paternel.

Pour Freud et Lacan, la fonction descriptive du langage est accessoire car c’est sa fonction performative qui est première, tout énoncé disant quelque chose de l’énonciation qui le produit et prenant d’elle une part de sa signification, qu’il s’agisse de la demande, de l’appel, de l’ordre, de la prière, du souhait, de la promesse, de l’interjection ou de la nomination.

Que le père d’Elisabeth von R. lui ait signifié qu’elle était le fils qu’il n’avait pas eu engageait cette jeune fille à s’imaginer réparée de son manque phallique, au prix, bien sûr, de se condamner à être l’obligée de son père aux dépens de ses aspirations féminines. Que la mère du petit Hans se soit prévalue de disposer d’un fait-pipi tout en menaçant son enfant d’inviter un médecin à lui couper le sien s’il continuait d’en profiter disait la demande de cette femme : que son fils lui reconnût qu’elle avait ce qu’elle n’avait pas. Que le père de l’Homme aux rats ait cédé sur son désir en épousant la mère de ce dernier ne fut pas sans effet sur son impossibilité à transmettre quoi que ce soit de la virilité à son fils : il suffit que la nurse en rajoute une couche sur ses capacités sexuelles en le comparant à son jeune frère et le destin de ce patient fut scellé.

Ce n’est donc pas le constat de la petite fille – que dans la distribution des biens péniens elle aurait été flouée – ou celui du petit garçon – qu’il serait souhaitable qu’il en rabatte sur le plan phallique dans le challenge avec son père – qui compte, c’est la valeur qui est donnée à la présence ou non de l’organe érectile dans le dit des parents et la dimension performative de ce dit qui organise ce que la petite fille a à penser de son manque et ce que le petit garçon a à penser de l’éventualité de ce manque, car le petit garçon a beau en avoir un d’organe érectile, il n’est pas sûr qu’il puisse le garder ou qu’il puisse jamais s’en servir.

Si Freud a pu mettre en exergue cette fonction performative, il lui manquait les outils conceptuels pour la préciser ; Lacan s’y est employé en sachant très tôt prendre son miel chez Benveniste, le second Jakobson et même chez Bentham tout en sachant avec talent saisir dans l’air du temps ce que Wittgenstein et Austin en élaboraient au même moment. Tant la notion de suivre une règle chez Wittgenstein que celle de forces illocutoire et perlocutoire chez Austin sont assimilées dans le corpus lacanien : ce qui du dire parental transparaît dans leur dit et façonne celle ou celui qui y est interpellé.

Mais, que veut dire Austin avec les notions de force illocutoire et de force perlocutoire ? Que le pouvoir du langage excède sa fonction descriptive, qu’il a avant tout une fonction pragmatique comme l’illustrent la promesse, le baptême, l’ordre, le legs, le pari et même l’affirmation, car une chose est de dire : « Le chat est sur le paillasson », une autre (qu’il s’avère) que le chat est (effectivement) sur le paillasson : là, le locuteur engage sa parole.

La promesse, par exemple, réalise ce que dit l’énoncé, sous réserve que le locuteur ait l’autorité reconnue par l’auditeur pour la dire et que le contexte se prête à cette énonciation ; la promesse ne se limite pas au fait de dire comme elle ne s’égale pas à une opération mentale ; elle est une énonciation qui s’impose dans un contexte et qui ajoute un « objet » à l’état du monde : elle ne décrit pas, elle fait.

De même, quand une mère z nomme son fils x du nom de y, son énoncé y ne se limite pas à sa signification : il y a un x qui s’appelle y, comme il ne s’égale pas à une opération mentale : il y aurait dans la « tête » de z un état mental égalant la décision de nommer un x du nom de y ; le baptême ajoute un « objet » y à l’état du monde, il y opère un engagement ontologique dans un contexte précis : il y a une mère, un enfant, un employé de mairie, ce dernier reconnaissant l’autorité de la mère à nommer l’enfant.

Si la mère n’est pas la mère mais une usurpatrice, si l’employé de mairie dénie à la mère son autorité ou oublie de dresser l’acte de naissance, il y a échec de la nomination et x n’advient pas au titre de y dans le monde, il met le doigt, au-delà de son cas, sur la modalité la plus commune du rapport au couple parental.

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Toutefois, Freud sait bien que ce rapport avec les parents ne commence pas avec les enjeux phalliques de l’enfant au regard du couple parental ; il y a, à cette scène œdipienne, une préhistoire dont il a déjà dessiné les contours dans l’Esquisse et les Trois essais et sur laquelle il reviendra dès son article « Sur la sexualité féminine » : cette préhistoire est constituée des vicissitudes de l’attachement de l’enfant à sa mère, disons plutôt de l’attachement de la mère à son enfant : le comment celui-ci s’est prêté à faire jouir sa mère en répondant à son attente sur les plans oral, anal et phallique, car le nouveau-né est, pour la mère, le substitut insu d’un objet sexuel et c’est parce que cette mère jouit sexuellement du nouveau-né qu’elle permet à celui-ci d’advenir comme sujet.

La jouissance est au départ du côté de la mère, proposition au combien scandaleuse qui va sceller en partie le destin de la psychanalyse.

Comment accepter que la perversion polymorphe de l’enfant prenne ses conditions dans l’attitude de sa mère ?

Or, étonnamment, ce point de l’observation de Freud : qu’il y a une préhistoire œdipienne, point qui est explicite et sur lequel il revient sans cesse pour en souligner l’extrême importance (en particulier pour la petite fille, mais aussi pour le petit garçon, qu’on se rappelle ce qu’il suppose comme origine à la névrose obsessionnelle : une satisfaction sexuelle précoce du bambin), sera comme occulté par la postérité, ainsi chez les kleiniens quand Melanie Klein s’y attachera, voire même chez les lacaniens quand Lacan en fera un des thèmes de son enseignement.

Lacan est très clair : c’est parce que l’enjeu de la relation avec la mère a pour le moins des couleurs incestuelles que l’Œdipe est central, même si celui-ci y prend très vite un autre nom pour dire son opérativité : celui de Nom du Père.

Toutefois, ce n’est que tardivement que Freud dresse le portrait de ce qu’il appelle, en hommage au héros grec, le complexe d’Œdipe.

Cette première description de ce qui n’est pas encore nommé complexe d’Œdipe, mais complexe central, Kern-komplex, est faite lors des conférences données à l’université Clark en septembre 1909, aux USA donc, publiées en avril de l’année suivante sous le titre Sur la psychanalyse et Freud y souligne ce dont je parle depuis le début de cet article, l’effet performatif du dit parental : l’enfant, y écrit-il, « est d’abord l’effet d’une impulsion des parents eux-mêmes, dont la tendresse porte un caractère nettement sexuel, inhibé il est vrai dans ses fins, dans Gesammelte Werke, VIII,… ».

Deux mois plus tard, à l’occasion de la description d’un type particulier de choix d’objet chez l’homme, l’expression consacrée est enfin employée, mais pas à n’importe quelle occasion, pour montrer que la modalité la plus fréquente de cette structuration aurait pour effet de déterminer le choix de la femme aimée par la conjonction de deux attributs : elle serait déjà prise (par un autre) et aurait une vie sexuelle dissolue, conjonction permettant au sujet de s’adonner à sauver la femme aimée qui serait ainsi en tout point le substitut de la mère qu’il y aurait à arracher au père, le rival haï : le sujet, écrit Freud, « se trouve sous la domination du complexe d’Œdipe » (er gerät, wie wir sagen, unter die Herrschaft des Ödipuskomplexes (Im Ödipus – wie im Kastrations-Komplex – spielt der Vater die nämliche Rolle, die des gefürchteten Gegners der infantilen Sexualinteressen, dans… » (La petite fille glisse – on devrait dire : le long d’une équation symbolique – du pénis à l’enfant, son complexe d’Œdipe culmine dans le désir longtemps retenu de recevoir en cadeau du père un enfant, de mettre au monde un enfant pour lui).

Que cette proposition n’exprime qu’une généralité (qui ne fait pas universalité) spécifie néanmoins ce à quoi est facilement convoqué le nouveau-né : à réparer. On sait que Freud fera justice, dans son dernier texte consacré à la sexualité féminine « Die Weiblichkeit », à cette proposition : faire des enfants n’est pas l’issue obligée du complexe d’Œdipe pour les filles.

Dix ans passent sans aucun ajout significatif à la description du complexe, ainsi qu’en témoigne, au début de 1923, le passage de « Psychanalyse » et « Théorie de la libido » qui lui est consacré, quand, coup sur coup, paraissent deux textes, « L’organisation génitale infantile » puis le texte qui vient d’être cité : « Le déclin du complexe d’Œdipe » : le premier mettant l’accent sur la notion de primat du phallus, c’est-à-dire sur l’abandon du primat de la génitalité : les rapports entre les sexes ne sont pas complémentaires ; le second en décrivant, pour la première fois, la différence du complexe selon le sexe de l’enfant : la petite fille entre dans le complexe en ayant déjà fait l’expérience de la castration et en sort en changeant d’objet, le petit garçon y entre sous l’effet de la rivalité au père et en sort sous l’effet de la menace de castration.

Freud revient deux ans plus tard sur ce thème dans « Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes ». Puis, en 1931, dans l’article « Sur la sexualité féminine », il souligne les particularités de l’Œdipe féminin dans son lien à l’attachement préœdipien à la mère.

Le génie de Lacan sera de reprendre le propos freudien et d’en articuler la structure logique, déjà en montrant que la phase préœdipienne n’est pas logiquement séparée de l’Œdipe proprement dit puisque s’y joue déjà l’identification primaire au Père comme pur signifiant « bouchant » le trou du réel par le trou du symbolique : c’est l’Un en tant que trou donnant leur consistance aux ronds du nœud borroméen. Que la mère parle, y compris sous le rapport de l’idiolecte indiciel qu’elle partage avec son nouveau-né (ce que Lacan appelle la lalangue), la renvoie (et renvoie le bambin) peu ou prou au Père.

Ce mécanisme de l’identification primaire, Lacan commence par le désigner sous le nom de la métaphore paternelle. À cette occasion, il précise la dimension performative des propos du père réel, propos de pères tyrans domestiques ou de pères effacés, mais aussi des propos maternels évoquant le père imaginaire auquel l’enfant est invité à s’identifier ou que l’enfant est invité à récuser.

Disons-le : tout l’enseignement de Lacan, depuis « Le stade du miroir » jusqu’au Sinthome est une longue réflexion sur l’Œdipe.

Mais, longtemps, Lacan ne s’est pas appesanti sur les particularités du complexe d’Œdipe chez la petite fille ; il y vient à l’occasion de la rédaction de « L’Étourdit », puis du séminaire Encore : Lacan y souligne qu’il est donné à la petite fille de pouvoir s’affranchir de la contrainte phallique, elle est alors pas-toute phallique.

Reste que même cette opération de l’Autre jouissance relève de cette dimension performative du discours de l’Autre, dit-mension donc centrale si l’on veut bien entendre ce que Lacan vise.

Il suffit a contrario pour la mesurer de saisir l’effet du discours d’une mère, n’ayant point accédé à cette Autre jouissance, sur son bambin chargé, à ce titre, de la réparer comme en témoigne le discours de la mère du petit Hans.

Reprenons pour cela ce moment où la mère de Hans lui répond alors que celui-ci lui demande si elle a aussi un fait-pipi : « Bien entendu. Pourquoi. Cet énoncé maternel a beau ne pas être exact du point de vue des usages de la communauté où il est dit que les garçons ont un pénis et les filles pas, cet énoncé maternel n’en est pas moins vrai du point de vue qui est le sien : c’est ce que la mère de Hans dit qui doit être tenu pour vrai, en dépit des usages collectifs.

Il y a ainsi un clivage entre savoir : ce qui est exact, et vérité : ce qui est cru. Hans sait que sa mère n’a pas de pénis, mais il croit qu’il est vrai qu’elle en a un, expression même de ce que la logique appelle le « paradoxe de Moore » : ma mère n’a pas de fait-pipi, mais je crois qu’elle en a un, et je suis tenu de suivre cette règle, il y va de mon existence de petit Hans.

Ce pouvoir du discours parental est encore illustré par cette scène où Hans, alors âgé de 4 ans et demi, fait part à sa mère de son intention de dormir avec Mariedl :

Maman : « Tu veux vraiment quitter ta maman et aller dormir en bas ? »

Hans : « Je remonterai demain pour mon petit-déjeuner et aller au cabinet ».

Maman : « Si tu veux vraiment quitter papa et maman, prends ton manteau et ta culotte et… adieu est en français dans le texte… ».

« Ce qui importe, écrit Freud, ce n’est pas que la castration soit réellement pratiquée ; ce qui est décisif, c’est que le danger menace de l’extérieur et que l’enfant y croit (und dass das Kind an sie glaubt.

Or l’enfant ne peut que croire ce que lui dit l’adulte qui a autorité sur lui : le doute, comme le dit Wittgenstein, vient après la croyance (Gibst du vielleicht die Hand zum Wiwimacher ? (Gib nicht die Finger zum weissen Pferd, sonst beisst es dich !, la signification circonstancielle qui y a présidé : une attitude parentale dont la colère de l’employeur de Lucy serait l’écho .

Prenons un autre exemple qui sera plus parlant au lecteur, l’expression : « a glance at the nose » de la nurse anglaise du patient de Freud évoqué dans l’article « Fetischismus », expression transposée par homophonie en Glanz auf der Nase dans la langue allemande après le départ de la nurse.

Qu’est-ce qui est dit ? Qu’un certain énoncé de la nurse anglaise : un regard sur le nez, avait deux effets sur la détermination de la sexualité du patient, l’un portant sur l’élection du référent lié directement à la structure phonématique de la phrase métamorphosée par son homophonie en allemand : un brillant sur le nez, l’autre, et le plus important, portant sur le contexte de l’élection de ce référent : ce patient exigeait que ses partenaires aient un certain brillant sur le nez afin d’être en état d’accomplir l’acte charnel (1927), dans La vie sexuelle,….

Si la signification se réduisait, selon l’emploi usuel de l’expression, à l’élection du référent, ce patient aurait tout au plus badigeonné de crème brillante tous les nez rencontrés ; or ce n’est que dans le cadre de sa sexualité que s’opérait cette élection. Donc, la signification ne se réduit pas à la seule élection usuelle du référent, mais implique le contexte originel de cette élection. Si cette élection intervenait dans le cadre de sa sexualité, c’est que l’énoncé de la nurse avait été formulé dans ce cadre : il s’agissait d’un moment, selon ce qui nous en est dit, où, tout à la fois, le patient se livrait à une activité onaniste, découvrait l’absence de pénis chez les filles et avait été menacé de castration par la nurse s’il continuait de se masturber ; c’est à cette occasion que celle-ci avait dit l’énoncé : un regard sur le nez. Mais, quel intérêt cette nurse avait-elle eu à interpeller ainsi le bambin ? Si cette phrase avait eu un tel effet sur le bambin, c’est que cette phrase avait eu une couleur affective forte renvoyant à la jouissance de la nurse : n’était-elle pas nue en présence de l’enfant puisque celui-ci articule à cette scène la découverte de l’absence de pénis chez les filles ?

Mais, qu’importe, puisque cette scène « originelle » a été reconstruite par la suite au fil des événements de la vie de ce patient, à ceci près que de cette scène première subsiste, à défaut du regard, l’impératif du brillant sur le nez dans des circonstances érotiques.

Freud avait l’intuition de la signification contextuelle, mais il n’en avait pas le concept. Toutefois, insatisfait de la seule distinction entre représentation de chose et représentation de mot datant de sa « Contribution à la conception des aphasies » dont la conceptualité est empruntée à Stuart Mill et à sa théorie de la signification de la référence directe (le mot, l’image acoustique, aurait pour seule signification la chose, l’image visuelle, qui en serait le référent), Freud invente en 1915 une notion originale, celle de Repräsentanz (dérivé de Repräsentieren) pour préciser ce qui excède le concept de Vorstellung afin de tenir compte de la signification effective.

La signification, pour Freud, ne se réduit pas au référent, il y a aussi la charge affective qui lui est liée, part de la signification répondant à la création de la notion de Repräsentanz qui, contrairement à la signification liée au référent, est facilement « refoulée » car nous avons plus conscience des mots d’un énoncé que de sa couleur affective qui a pourtant plus d’effets : « Nous avons raison d’envisager un refoulement originaire, une première phase du refoulement consistant en un refus de l’accès à la conscience du représentant (de la représentation) de la pulsion. Celui-ci s’accompagne d’une fixation ; le représentant subsiste sans modification et la pulsion lui demeure liée

Une part de la signification échappe à la conscience mais subsiste, sans modification, liée à ce qui ne peut que se manifester : la pulsion.

Pour bien entendre Freud, je fais un saut de soixante ans, de 1915 à 1975, et rappelle la proposition de Lacan : « Les pulsions, c’est l’écho dans le corps du fait qu’il y a un dire Si les pulsions ne peuvent que se manifester, ce n’est point qu’elles sont des forces qui animent les corps vivants comme la gravité anime les astres, ce qu’imagine Leibniz, c’est qu’elles égalent le pouvoir illocutoire et perlocutoire de la signification contextuelle des énoncés parentaux.

Ce qu’il fallait démontrer.

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